Traumatisme pour la mère et l'enfant
Les enfants nés après un viol représentent également un facteur de déstabilisation de la société traditionnelle. Tout d'abord, les mères doivent apprendre à vivre avec le souvenir constant de l'agression, ce qui rend inévitablement difficile la construction d'une relation stable avec leur enfant qui est la preuve du viol. Il est également difficile pour ces enfants de trouver leur place dans la communauté. Certains sont nés dans la forêt, n'ont pas d'état civil et ne sont jamais allés à l'école. Appelés "enfants serpents", ils ne sont pas intégrés dans la société et constituent un groupe à part qui représente à son tour un danger pour la société congolaise.
A Sosame, il y a aussi de la place pour ces enfants. C'est souvent par l'intermédiaire de l'hôpital que ces enfants se retrouvent aux urgences. L'équipe multidisciplinaire se met alors immédiatement en action et cherche la mère en question pour la motiver à venir à l'hôpital. Non seulement l'embarras des événements et le rejet de l'enfant sont des facteurs bloquants, mais le coût élevé de l'hospitalisation fait qu'il est extrêmement difficile de convaincre la maman. Il s'agit d'un très gros problème qui n'a pas de solution toute faite.