La mission d’ambassadeur de Patrick Peeters lui fait franchir les frontières

Travail d’ambassadeur au niveau académique

Les différentes associations scientifiques de pédiatrie m’ont demandé à plusieurs reprises de venir parler des protocoles que nous avons élaborés avec le groupe de travail pédiatrique de Médecins sans Vacances et de la méthodologie que nous avons utilisée à cet effet.

Patrick dans le groupe de travail de pédiatrie

Pour résumer en un mot ce dont il s’agit :

Les protocoles que nous avons rédigés visent à faciliter la vie des médecins locaux. Ces protocoles sont basés sur le Livre bleu de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui donne les lignes directrices de base pour la pédiatrie sur tous les continents. Nos protocoles ont la même numérotation. En fait, nous avons rendu ce livre bleu plus lisible, plus concret (plus axé sur les réalités du terrain) et plus facile à gérer.

Lors de réunions d’associations de pédiatrie, j’ai parlé à plusieurs reprises des références que nous avons utilisées pour parvenir à ces protocoles. Pendant les pauses café, j’ai pu présenter notre stratégie avec des membres du personnel de Médecins Sans Vacances. Ces participations ont incité de nombreux visiteurs à s’inscrire comme experts-volontaires et à venir en mission.

Au-delà des frontières

Le travail que nous avons réalisé avec le groupe de travail sur la pédiatrie a déjà été appliqué dans plusieurs pays, mais surtout en RDC. Au Sud-Kivu, par exemple, nos protocoles ont été distribués par le gouvernement provincial congolais et sont déjà utilisés par une soixantaine d’hôpitaux. Le Dr Zozo Mustafiri, qui travaille également très activement avec Médecins Sans Vacances, a pour mission de diffuser les protocoles dans toute la RDC avec le soutien de Médecins Sans Vacances, de l’Unicef et des donateurs américains.

Le groupe qui a travaillé sur le manuel de néonatologie

Lorsque le coordinateur régional de Médecins Sans Vacances, Dr Kash Karubara, a été informé par le ministère de la Santé du Burundi qu’il souhaitait créer un manuel de néonatologie – les soins aux enfants malades et/ou prématurés – il nous a mis en contact. Fin janvier 2023, Annelies Dusart, experte-volontaire et néonatologue, et moi-même sommes parties au Burundi pour travailler sur ce projet. En collaboration avec des médecins et pédiatres burundais des hôpitaux universitaires et de l’hôpital militaire, nous avons rédigé un manuel de néonatologie. L’objectif de ce document est de présenter succinctement ce que les médecins des hôpitaux généraux doivent faire concrètement pour soigner et traiter les bébés malades et prématurés.

Un manuel qui sauve la vie des nouveau-nés et des prématurés

Avant d’aller au Burundi, il existait déjà un projet de manuel de soins pour les enfants malades ou prématurés. De ce texte déjà rédigé, nous avons supprimé beaucoup de choses qui étaient pompeuses. D’autre part, nous avons ajouté des références internationales pertinentes pour les pays africains, l’OMS et des documents ministériels du Burundi lui-même – pensez à la liste nationale des médicaments au Burundi – ce qui a augmenté la crédibilité du document.

A cet égard, je voudrais donner quelques exemples concrets:

• Les nouveau-nés et les prématurés qui ont de graves problèmes respiratoires ont intérêt à recevoir le médicament ‘Surfactant’. Cependant, ce médicament n’est pas disponible au Burundi, il est donc inutile de mentionner cette information. Dans le document ministériel ‘liste nationale des médicaments au Burundi’, vous pouvez voir ce qui est en stock, et ces médicaments ont été inclus dans le manuel.
• Le Burundi dispose d’un respirateur pour nouveau-nés et prématurés pour tout le pays. Quand et comment utiliser cet appareil n’est pas une information pertinente pour les médecins burundais.

L’ambition de ce manuel est de faciliter la mise en œuvre des traitements à administrer aux nouveau-nés et aux prématurés. Lorsque les professionnels de santé disposent d’un document qui décrit ce qu’il faut faire de manière courte, concise et facile à comprendre, ils l’appliquent.

Lorsqu’il s’agit de vie ou de mort, il faut agir vite. Plus vite un médecin saura comment traiter un enfant prématuré, plus grandes seront ses chances de survie.

Le travail des ambassadeurs contribue à dissiper les malentendus

Grâce à mon expérience sur le terrain, je peux raconter des histoires captivantes tirées de la vie réelle. Je peux ajouter des photos personnelles à mes présentations de Médecins Sans Vacances et dissiper les idées fausses. Par exemple, la plupart des enfants en Afrique ne meurent pas de maladies tropicales, mais plutôt de maladies plus banales, comme la déshydratation ou la pneumonie. Les enfants sont tout simplement amenés trop tard à l’hôpital. Avant d’arriver à l’hôpital, ils ont souvent rendu visite au chaman, puis au centre de santé. Ce dernier attend souvent trop longtemps pour acheminer ces enfants gravement malades. J’ai déjà donné des interviews sur ce cas, et sur d’autres, dans la Libre Belgique, dans des journaux régionaux, à la radio (RTBF),…

Si vous souhaitez soutenir nos activités dans le domaine de la pédiatrie, n’hésitez pas à faire un don en cliquant ici.