Missions de chirurgie dans l’Est du Congo
Souad Boutkabout travaille comme infirmière au bloc opératoire de la Clinique Universitaire Gasthuisberg à Louvain. Un des anesthésistes avec lequel elle travaillait, était volontaire pour Médecins Sans Vacances. Les fréquents récits de ses missions ont suscité l’enthousiasme de Souad. “ J’aime voyager et je rêvais depuis longtemps de pouvoir faire du volontariat en Afrique. Originaire moi-même d’Afrique du Nord, j’étais curieuse de connaître les conditions de travail en Afrique et de savoir ce que c’est que d’être un patient là-bas. Il m’a donc fallu très peu de temps pour contacter Médecins Sans Vacances afin d’aller reconnaitre le terrain moi-même. »
Depuis ce jour, elle essaie de partir en mission 2 fois par an, chaque fois pour 2 à 3 semaines.
J’ai déjà fait quelques missions de chirurgie dans l’Est du Congo : l’engagement du début est très vite devenu une véritable passion.
Grandir en tant que personne
Souad raconte comment elle a appris la patience en Afrique et comment mieux gérer le stress.
“Malgré les multiples défis, j’ai trouvé la paix en Afrique, ce qui m’aide à mieux relativiser certaines situations ici en Belgique. Au cours d’une telle mission, on apprend beaucoup sur soi-même. Constamment placé dans de nouvelles situations et dans de nouveaux endroits, vous repoussez vos limites et grandissez en tant que personne. J’ai eu la chance de faire la connaissance de gens fantastiques en mission. Et à chaque fois se crée une magnifique culture d’entre-aide et de partage réciproques.
La coopération avec l’équipe locale s’est également bien déroulée. C’est un bel échange sur le plan humain où des amitiés se forment. Cela me donne la satisfaction de pouvoir être utile et d’apporter ma contribution dans un domaine complexe. »
Impuissance et conflit
Malgré le fait que la plupart des souvenirs de Souad soient positifs, elle garde aussi des images parfois déchirantes. « Les enfants sont souvent victimes de maladies infectieuses telles que le choléra, le typhus, la malaria, la dysenterie et la diarrhée, à cause du manque d’eau et par conséquent par manque d’hygiène. En Europe, nous pouvons facilement prévenir et traiter ces affections, et donc, la situation en Afrique choque non seulement la personne, mais aussi l’infirmière. J’ai donc énormément d’admiration pour mes collègues africains qui travaillent tous les jours dans des circonstances difficiles. Leur implication et leur dévouement est particulièrement motivant.”