Soeur Marie Goretti Mukakarake: « Je vois s’améliorer la qualité de nos services et du personnel. Soyez-en remerciés ».

Trop peu de place  Soeur Marie Goretti Mukakarake travaille depuis 11 ans à l’hôpital de district de Mibilizi, à l’ouest du Rwanda. C’est un hôpital dont la zone de rayonnement est constituée de 11 centres de santé avec une population de 305.000 habitants et, il se trouve non loin de la frontière avec le Burundi […]

Trop peu de place

 Soeur Marie Goretti Mukakarake travaille depuis 11 ans à l’hôpital de district de Mibilizi, à l’ouest du Rwanda. C’est un hôpital dont la zone de rayonnement est constituée de 11 centres de santé avec une population de 305.000 habitants et, il se trouve non loin de la frontière avec le Burundi et la République Démocratique du Congo. Il est donc très sollicité. “C’est une vieille clinique qui a été construite en 1952 par des missionnaires belges. Il y a trop peu de place pour accueillir tous les patients. Nous attendons donc avec impatience le début des travaux de la nouvelle maternité au mois de juillet.”

Trop peu de personnel

La maternité compte actuellement 56 lits mais si Soeur Marie Goretti tient compte du nombre d’accouchements par mois, elle aurait besoin du double. Des lits sont ajoutés çà et là, ou deux femmes doivent parfois coucher dans le même lit. “A côté du nombre insuffisant de lits, l’augmentation du nombre du personnel reste aussi à désirer. Pour le moment je dirige 76 infirmiers, infirmières et sages- femmes qui sont repartis dans différents services. Pour ce qui est de la maternité, nous avons environ 300 accouchements par mois. Pour tout ce travail dans les différents départements, je devrais pouvoir compter au moins  sur  130 infirmiers et sages-femmes.”.

Baisse de la mortalité chez la mère et l’enfant

Malgré les conditions de travail difficiles, Sœur Marie Goretti est satisfaite de l’évolution de la maternité et des autres services ces dernières années. Depuis 18 ans, Médecins Sans Vacances y est actif. La l’hôpital catholique reçoit également des subsides du ministère rwandais de la santé et le soutien d’autres ONG internationales. “Grâce à ces efforts, nous avons pu diminuer les décès des mères pendant l’accouchement. Dans les années 2010, on enregistrait environ 15 décès maternel; l’année passée, nous en avons perdu cinq. Dans la même période, nous perdions 20% des nouveau-nés voir même plus ; aujourd’hui, ce n’est plus que 5 à 8%. La réalité reste pénible mais il est clair que nous progressons en étant capable de mieux soigner les gens qui en ont tant besoin.”

Personnel mieux qualifié

Pendant ces 18 années, différents chirurgiens, pédiatres, gynécologues et sages-femmes physiothérapeutes belges, dont Rita Van Theemse (lien dans l’article), se sont rendus à l’hôpital pour partager leurs connaissances en chirurgie de base, l’orthopédie et les soins à la mère et l’enfant.

“Je remarque que le personnel est à présent plus qualifié. Chez nous, nous n’avons pas de spécialistes. Cependant, l’apport de MSV est sans pareil et a apporté d’énormes améliorations techniques tant dans les soins infirmiers que dans les techniques médico-chirurgicales, respectivement des infirmiers et des médecins de l’hôpital de Mibilizi.

En effet, on peut noter :

  • d’énormes progrès dans la gestion de l’hypothermie contrôlée des nouveau-nés avec asphyxie néonatale.
  • la lutte contre l’infection et l’hygiène en néonatalogie et pédiatrie avec le don de la lingerie pour la literie des nouveau-nés et des enfants.
  • la mise à niveau des médecins dans la prise en charge orthopédique des fractures nécessitant une ostéosynthèse, plaques vissées et/ou fixateur externes.
  • l’amélioration du suivi infirmier des malades opérés.
  • d’énormes progrès des médecins dans la gestion des hémorragies du post-partum, notamment par la pratique d’hystérectomie.
  • la pratique d’échographie des médecins pour améliorer la prise en charge obstétricale des gestations et participantes.
  • l’appuie dans le service de physiothérapie
  • un support , que nous a laissé MSV dans l’apport du lait artificiel chez les mères allaitantes en manque de lait maternel dans le service de néonatologie Et nous continuons le système pour une meilleure croissance des bébés.’’

Continuer à évoluer

Pour le moment, L’hôpital attend la livraison d’un appareil d’anesthésie et d’un échographe comme don de MSV. “Nous les attendons depuis longtemps mais ils devraient arriver dans les prochains jours. Le manque de matériel est ici aussi un gros problème. Mais grâce à Médecins Sans Vacances et le gouvernement de notre pays nous recevons ces appareils ainsi que des médicaments. Nous espérons que les missions pourront reprendre dès que la pandémie du Covid sera passée. Car nous voulons continuer à évoluer et à améliorer nos soins pour les patients. Merci de nous y aider depuis si longtemps.”.

Texte: Ann Palmers

 

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