Les patients congolais reçoivent des soins de meilleure qualité

Médecins Sans Vacances a organisé du 8 au 23 octobre dernier une mission à l’hôpital de Popokabaka en RD Congo. Dans cette région vulnérable, des experts-volontaires africains et belges ont été déployés pour la chirurgie de base, l’hygiène hospitalière et la maintenance des équipements biomédicaux. L’une d’entre eux est Kristel Vermoesen, infirmière à l’hôpital général […]

Médecins Sans Vacances a organisé du 8 au 23 octobre dernier une mission à l’hôpital de Popokabaka en RD Congo. Dans cette région vulnérable, des experts-volontaires africains et belges ont été déployés pour la chirurgie de base, l’hygiène hospitalière et la maintenance des équipements biomédicaux. L’une d’entre eux est Kristel Vermoesen, infirmière à l’hôpital général Jan Portaels de Vilvoorde. Elle nous raconte comment la qualité des soins s’est améliorée grâce à cette mission.

De gauche à droite : Dr Paulin Kapaya (chirurgien expert-volontaire), Dr Rachel, David (instrumentiste), Kristel (infirmière experte-volontaire)

Des spécialités variées au sein d’une équipe mixte

L’ équipe qui s’est rendue à Popokabaka en octobre était composée de 3 experts-volontaires congolais (un chirurgien, un infirmier anesthésiste et un ingénieur biomédical) et de 3 infirmières belges.

Kristel Vermoesen s’est rendue dans cet hôpital, situé à quelque 300 kilomètres de Kinshasa, pour la troisième fois. La zone de santé de Popokabaka compte environ 100 000-150 000 habitants, 28 centres de santé et ne possède qu’un seul hôpital. Le fait qu’un éventail aussi large de spécialités a été couvert au cours de cette mission – chirurgie de base, hygiène hospitalière et maintenance des équipements biomédicaux – représente une énorme valeur ajoutée pour les patients des alentours. Si l’on ajoute à cela le fait que les experts-volontaires africains étaient capables de communiquer dans la langue locale, on comprend que la présence de cette équipe diversifiée a été précieuse pour les patients.

Construire en confiance

Kristel : « Je pense qu’il est important de mentionner que plusieurs missions dans cet hôpital ont déjà eu lieu, ce qui signifie que beaucoup de choses, comme l’organisation du bloc opératoire qui était déjà assez bien en place. »

David, un instrumentiste local, se tient devant des tambours de stérilisation. Il contient le matériel stérile (y compris les combinaisons stériles, les champs stériles pour couvrir le patient et la table du bloc opératoire)

Médecins Sans Vacances suit attentivement l’évolution des missions, grâce au système de briefings et de débriefings. Cela permet de continuer à construire, de savoir où se situent les défis et de se fixer des objectifs concrets à l’avance.

Construire des moments d’apprentissage informel

Kristel : « Au bloc opératoire, le chirurgien Paulin demandait régulièrement: « Alors Kristel, ça se passe bien? Que peut-on améliorer? ».  Ma réponse à cette question a constitué un moment d’apprentissage informel pour l’ensemble du groupe. Nous avons joué cette scène plus d’une fois. En plus, nous avons remarqué que ces scènes ont créé beaucoup de dynamique par la suite, et que le staff a également discuté et réfléchi à cela entre eux. »

Kristel aide à enfiler la blouse chirurgicale du chirurgien Paulin.

Les patients souffrent moins (de la douleur)

Kristel: « J’ai vu des patients qui grinçaient des dents à cause de la douleur, ce qui use vraiment l’os. En Afrique, les gens ne veulent souvent rien donner aux patients contre la douleur, car ils supposent que les médicaments masquent les symptômes. Lorsque j’en ai parlé à Justin – expert-volontaire congolais et infirmier anesthésiste – « Il pensait la même chose chez nous ». Les médecins ont progressivement commencé à accepter que des médicaments contre la douleur et des antibiotiques pouvaient être utilisés. Les patients dont nous nous sommes occupés au cours des deux derniers jours avaient déjà reçu les médicaments contre la douleur et les antibiotiques au bloc opératoire.

En plus, les dossiers patients sont désormais utilisés et adaptés aux possibilités de l’hôpital. Sur ces ceux-ci, il est inscrit si et comment le patient a reçu ses médicaments (contre la douleur) ; l’outil idéal pour que les infirmières se tiennent informées et évitent les erreurs. Ce document n’a pu être réalisé que grâce à une étroite collaboration avec les experts-volontaires et le personnel local. »

De l’avant gauche à l’arrière gauche : Justin Kimbien (expert-volontaire & infirmier anesthésiste), Mboso (infirmier anesthésiste local), Kristel Vermoesen et Ortwin Bode (infirmières)

Des défis (structurels) restent à relever

Kristel : « Nous avons constaté que beaucoup de travail a déjà été fait à Popokabaka. Par exemple, tout fonctionne bien au bloc opératoire, l’utilisation des dossiers des patients est bien établie, … Mais il reste encore beaucoup de travail à faire. Il suffit de penser au laboratoire qui n’est pas suffisamment équipé pour effectuer les tests sanguins nécessaires pour faire d’un diagnostic correct. Tout comme le renouvellement des médecins reste un problème. En plus, le nombre de patients qui se rendent dans un hôpital où une mission a lieu est plus élevé que dans des circonstances normales. Actuellement, il faut également beaucoup de temps pour que les patients soient orientés par les centres de santé, ce qui fait qu’il est souvent trop tard pour les aider.

Nous essaierons de relever tous ces défis ensemble à l’avenir afin qu’encore plus de patients puissent bénéficier de meilleurs soins.

#TogetherWeCare4HealthCare

Note éditoriale : les photos de cet article ont été prises par Ann-Sophie Deldycke, une photographe professionnelle de Bruges qui a accompagné la mission de chirurgie générale et d’hygiène hospitalière en RD Congo en octobre dernier.

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