Gombe Matadi est une petite ville rurale située en RDC à 150 km au sud-ouest de Kinshasa. Avec ses 30 000 habitants, cette agglomération réputée pour institutions éducatives et ses activités commerciales possède un hôpital de référence. Médecins Sans Vacances est partenaire de cet hôpital depuis 2017 et y contribue dans le renforcement des capacités (TRC) notamment dans le domaine de l’hygiène hospitalière. Après avoir réhabilité leur buanderie l’année derrière, c’est maintenant la construction d’un incinérateur qui a eu lieu.
L’hôpital a bénéficié d’un programme de subvention des soins pour les patients (tiers payant) et avec l’appui matériel ainsi que la contribution de missions formatives de Médecins Sans Vacances, le taux d’occupation moyen des lits est passé de 34% en 2018 à plus de 94% à ce jour. L’accès et la qualité des soins étant améliorés plus de patients ont pu bénéficier des différents services de l’hôpital. Ce qui en soit est un effet positif. Seulement, cela a aussi provoqué un effet ricochet. Plus de patients veut aussi dire plus de déchets. Et cette augmentation a été estimée à plus de 400 kilogrammes de déchets par jour brûlés dans un simple trou dans le sol à défaut d’un incinérateur normé. Par ricochet aussi, le risque de contamination a augmenté tout comme la pollution environnementale.
Les incinérateurs de fortune utilisés et les trous à ordure utilisés jadis pour bruler les déchets biomédicaux de l’HGR Gombe Matadi.
Les déchets biomédicaux sont des déchets infectieux contaminés par du sang ou d’autres liquides corporels, des déchets du corps humains ou des consommables (seringues, aiguilles, scalpels, etc) et encore des tests de laboratoire.
L’élimination des déchets biomédicaux est donc une partie importante de l’hygiène d’un hôpital. Les déchets, vecteurs de contaminations, et d’infections nosocomiales, qui sont générés lors des soins constituent un risque majeur pour le personnel soignant, les patients, les garde-malades et les visiteurs. On parle de risque psychosocial, traumatique, infectieux, toxique, radioactif ou environnemental. Être en contact direct sans mesure d’hygiène réglementée avec ces déchets est donc dangereux. Mal traités, ces déchets le sont tout autant.
L’incinérateur normé était sans aucun doute la solution au problème. C’est pourquoi Médecins Sans Vacances a financé l’entièreté de la construction d’un incinérateur par une entreprise locale spécialisée. Une installation qui permet d’améliorer la qualité des soins tout comme les indicateurs de qualité d’hygiène. Cette valeur ajoutée est essentielle pour le bon fonctionnement de l’hôpital et les services de santé pour la communauté.
Dr Thierry Salamu, manager régional pour l’Afrique centrale pour Médecins Sans Vacances