De bénévole à directeur
Jan Goossens a commencé comme bénévole chez Médecins Sans Vacances. C’est dans une revue médicale qu’il trouva l’organisation avec laquelle il pouvait à nouveau s’engager pour l’Afrique, où il avait séjourné pendant deux ans à la fin des des années 80 avec son épouse Els, sage-femme et également volontaire pour Médecins Sans Vacances. Il se souvient encore très bien des briefings et débriefings en 1995 autour de la table de cuisine des fondateurs Frans De Weer et son épouse d’alors Hilde Mattelaer. Après trois ans, il a été engagé comme premier collaborateur et pendant des années il a visité des hôpitaux dans onze pays d’Afrique à la recherche de moyens de soutien. Il a ensuite dirigé l’organisation en tant que directeur pendant quatre ans, jusqu’en 2012.
De petites actions pour de grandes différences
La leçon qu’il tire de cette période est qu’en tant qu’ONG nous devons surtout nous impliquer dans ce que nous pouvons représenter pour chaque individu. “Nous devons rester prudents avec la notion de ‘durabilité’ et bien comprendre comment nous pouvons vraiment faire la différence en tant qu’organisation, comment nous pouvons progresser par de petites interventions.”
Il pense, par exemple, à la méthode kangourou que sa femme Els avait enseigné à l’hôpital de Walungu, RD du Congo, grâce à laquelle les chances de survie des prématurés augmentaient. Un autre exemple : l’enfant qui a reçu une aide orthopédique grâce à laquelle il pouvait remarcher, ainsi, plus tard il avait plus de chances de trouver un travail et pouvoir sortir de la pauvreté. Il pense également à notre projet “fistule” qui consiste à pouvoir arrêter, via une intervention chirurgicale, la stigmatisation chez les femmes concernées. Pour nous ce sont de petites interventions mais pour ces femmes cela marquait la différence entre une vie d’exclusion ou pouvoir à nouveau s’intégrer et reprendre une longue vie.
Pas d’exagération
Jan Goossens insiste sur le fait qu’il est important de ne pas se surestimer dans la collaboration internationale, et de rester proche de la réalité du terrain avec nos interventions. “Ainsi, je me rappelle que, dans les premières années, notre équipe avait sauvé un prématuré. Tout le monde était euphorique, mais la mère de l’enfant n’était pas contente car c’était un enfant à soigner et elle en avait déjà sept autres à la maison.”
Bon samaritain
Il reste toujours ce jeune idéaliste qu’il était lorsqu’il avait 17 ans. “Tu peux quitter l’Afrique mais l’Afrique ne te quitte pas” disent-ils. Je suis très content lorsque je repense à toutes ces années, c’est pourquoi je continue à faire ce que je fais pour l’aide au développement, également pour le moment en tant que directeur chez “Mamas for Africa”.
J’espère de tout cœur que Médecins Sans Vacances restera fidèle à ses racines car les interventions médicales ainsi que les formations et les échanges de connaissances changent la vie de milliers de gens.”
Texte: Ann Palmers