DOSSIER: La lutte contre la fistule obstétricale en République Démocratique du Congo

Avec la Dr Dolores Nembunzu et ses collègues, Médecins Sans Vacances contribue à la lutte contre la fistule obstétricale en RD Congo.

La grande majorité de ces fistules sont la conséquence d’accouchements difficiles, s’étalant parfois sur plusieurs jours. En plus de leur souffrance physique, les femmes avec une fistule obstétricale sont souvent victimes d’humiliations ou d’exclusion dans leur communauté locale et mènent une vie de paria, généralement dans une pauvreté extrême.

Chaque année, en RD Congo, le traitement et la chirurgie des fistules permettent à des centaines de femmes de se remettre de cette pathologie grave et de sortir de leur isolement social et familial. Les besoins sont énormes, car 5000 à 7000 femmes sont touchées chaque année.

La Maman des fistuleuses

La Dr Dolores Nembunzu est à la tête de l’hôpital Saint-Joseph et de la clinique de la fistule de Kinshasa, en RDC. Gynécologue de formation, elle a suivi une spécialisation à l’Institut de médecine tropicale d’Anvers.

En 1988, elle est retournée en RDC et est entrée en contact avec des jeunes femmes qui avaient développé une fistule à la suite d’un accouchement. Très touchée par le sort de ces femmes, souvent non qualifiées et discriminées, la Dr Nembunzu se sentait toutefois impuissante.

Elle a découvert les formations de Médecins Sans Vacances en 2003. Grâce à la collaboration avec Médecins Sans Vacances, une clinique de la fistule a vu le jour en 2007 à l’hôpital Saint-Joseph, ce qui a valu à la Dr Nembunzu le surnom affectueux de « maman des fistuleuses ». Depuis de nombreuses années maintenant, Dolores dispense elle aussi des formations en tant qu’experte locale pour Médecins Sans Vacances.

Écoutez ici l’histoire de la Dr Nembunzu à l’occasion de notre 40e anniversaire

Artsen Zonder Vakantie – Médecins Sans Vacances · PODCAST_DR Dolores_NL

La mission de la Dr Nembunzu en collaboration avec Médecins Sans Vacances

La Dr Dolores Nembunzu partira bientôt en mission dans deux hôpitaux congolais, l’hôpital de Gombe Matadi et l’hôpital de Popokabaka, afin de poursuivre sa mission dans d’autres régions de RDC.

Accompagnée d’un anesthésiste, un infirmier du bloc opératoire et une infirmière d’hospitalisation, elle séjournera sur place pendant deux semaines afin de partager ses connaissances et d’organiser des formations pour le personnel local. Ils aborderont les trois aspects de la lutte contre les fistules, de sorte que des centaines de femmes africaines pourront bientôt profiter d’une nouvelle vie.

La mission médicale est axée sur les trois aspects de la lutte contre les fistules :

1- Formations de sensibilisation

Nous organisons des formations de sensibilisation dans les centres de santé des zones rurales afin que le personnel puisse identifier à temps les accouchements difficiles. Un suivi prénatal et des soins infirmiers adaptés permettent en effet de prévenir l’apparition de fistules. Ainsi, le bassin des jeunes filles est généralement trop étroit pour l’accouchement. Il faut donc les envoyer à temps à l’hôpital pour qu’une césarienne puisse être pratiquée, ce qui permet d’éviter que le bébé ne reste coincé.

2-Traitement non chirurgical

Nous apprenons au personnel hospitalier à procéder au traitement non chirurgical des nouvelles fistules (par le placement d’une sonde vésicale, qui permet à l’ouverture de se refermer spontanément).

3-Partager nos connaissances

Nous partageons nos connaissances sur la réparation chirurgicale des fistules obstétricales. Ainsi, non seulement des femmes sont débarrassées de leur fistule durant la mission, mais les médecins locaux apprennent aussi à réaliser cette intervention en toute autonomie.

Pour faire de cette belle mission une réalité, nous avons besoin de 24 000 euros. Si 240 personnes font un don de 100 euros, par exemple, nous pourrons changer la vie de centaines de jeunes femmes.

En Afrique subsaharienne et en Asie, 2 à 3 millions de femmes souffrent d’une fistule. On estime qu’entre 50 et 100 000 femmes développent une nouvelle fistule chaque année. Rien qu’en RDC, on dénombre déjà 5000 à 7000 nouveaux cas par an.

Lisez ici le rapport de la Dr Charlotte Nzeyimana,conseillère Santé publique chez Médecins Sans Vacances, propos de la problématique des fistules en RDC.

Aidez nos collègues africains à rendre accessibles les soins médicaux nécessaires.