Comment le Burundi renforce sa maintenance biomédicale

Quand un appareil tombe en panne, c’est tout un service qui s’arrête

Dans un hôpital, chaque bip, chaque lumière, chaque instrument compte. Pourtant, au Burundi, derrière les blocs opératoires, les services d’imagerie ou les laboratoires, un défi silencieux fragilisait depuis longtemps la qualité des soins : la maintenance biomédicale.

Bien que des techniciens et techniciennes soient présents dans les hôpitaux de district et les bureaux de district sanitaire, leurs compétences restaient souvent inégales, parfois insuffisantes pour répondre aux pannes récurrentes.

Un programme fédérateur porté par une ambition commune

Depuis plusieurs années, Médecins Sans Vacances (MSV) mise sur l’innovation pour renforcer la maintenance des équipements hospitaliers. Son expertise accumulée sur le terrain a révélé une évidence : pour que les centres de santé soient performants, il faut des techniciens et de techniciennes formé·es, autonomes et capables d’assurer des diagnostics fiables et des réparations durables.

Une formation qui rassemble tout un écosystème

Pour bâtir une offre harmonisée et largement reconnue, il fallait réunir les voix qui comptent.

L’activité a ainsi rassemblé 26 participants, dont 22 hommes et 4 femmes, représentant un écosystème complet :

Co-construire pour aller plus loin

Pour donner vie à cette future offre de formation, les participants ont travaillé à travers :

• Des présentations plénières pour poser les bases,
• Des travaux de groupe thématiques pour analyser les modules,
• Des restitutions collectives pour affiner les propositions,
• Une validation finale en plénière, garantissant un consensus national.

Chaque échange a contribué à façonner un programme clair, progressif et adapté aux réalités du terrain.

Un résultat concret : une base nationale pour toutes les formations

L’atelier aboutit à un objectif fort :
disposer d’une offre harmonisée, pensée comme cadre national de formation continue pour l’ensemble des techniciens de maintenance des hôpitaux de district et BDS.

C’est une avancée majeure pour le Burundi. Cette nouvelle base de formation permettra :

• de renforcer durablement les compétences locales,
• d’améliorer la rapidité et l’efficacité des interventions,
• d’intégrer des techniques modernes de maintenance,
• de développer une communication technique bilingue,
• et d’assurer une maintenance plus préventive que corrective.

Pour Ing biomédicale Justa Sindayigaya, Coordinatrice biomédicale de Médecins Sans Vacances, cette étape marque un tournant.

Nous investissons dans des compétences qui sauveront des vies. En renforçant les compétences des techniciens, nous ne réparons pas seulement des machines : nous renforçons la capacité du système de santé à sauver des vies.

Son témoignage reflète l’esprit du programme : donner aux équipes les moyens d’assurer la fiabilité des équipements de manière durable dont dépendent les soins des patients.

Une réponse directe aux priorités stratégiques

Cette initiative s’aligne pleinement avec les axes stratégiques nationaux. A savoir :

• Renforcement des capacités locales : des techniciens plus qualifiés, autonomes et efficaces.
• Amélioration de la qualité des services : moins de pannes, plus de continuité des soins.
• Innovation et transfert de compétences : de nouvelles méthodes et un langage technique partagé, soutenus par MSV et la DISE.

Un investissement dans la durabilité, au service de milliers de patients.